The Peace Process in DRC

COMMUNIQUE DE PRESSE DES FORCES

REPUBLICAINES FEDERALISTES ( F.R.F.) POUR

UNE PAIX DURABLE EN R.D. CONGO.

Nous, membres fondateurs des Forces Républicaines Fédéralistes (FRF) de la République Démocratique du Congo basées au Kivu, désireux d’obtenir une paix durable dans notre Pays et dans la Région ; Communiquons ci- dessous notre position concernant le contenu des Accords de Lusaka -dont nous saluons la signature par les parties en conflit.

Les accords de Lusaka n’ont pas évoqué la question de la protection indispensable des Banyamulenge ( Tutsi du Sud- Kivu) et des Banyarwanda ( Hutu et Tutsi du Nord-Kivu), partie intégrante de la communauté nationale congolaise, qui en a été exclue depuis 1991 notamment- la Conférence Nationale Souveraine ayant voté à l’époque, sous instigation de certains participants du Kivu, l’exclusion des rwandophones du débat national pour instaurer la démocratie au Zaïre mobutiste. Peu après, en 1992, débutait la première guerre- expulsion du Masisi de ses rwandophones tant Hutu que Tutsi ; puis la seconde grande expulsion en 1995 concernait cette fois uniquement les Tutsi du Nord Kivu.

Au Sud- Kivu, l’exclusion des Banyamulenge a été patente dès 1995 et leur expulsion programmée depuis Kinshasa a été mise en œuvre en 1996 ;la guerre dite de Libération a, certes, sauvé les Banyamulenge mais n’a pas résolu leur problème qui est de vivre en paix parmi leurs voisins traditionnels au Kivu en partageant avec eux les mêmes droits et mêmes devoirs échus à tout citoyen congolais.

Rappelons que dans les deux mois qui ont suivi la création de l’ Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Zaire (AFDL), Monsieur Kabila et ses alliés rwandais ont étouffé la formation politique Alliance des Peuples (ADP), mise en place par les Tutsi congolais, et dont l’objet était la résolution des conflits au Kivu.

En 1998, les démons ethno-racistes sollicités par les politiciens locaux ou nationaux, avec l’assentiment du régime de Kinshasa, ont à nouveau ressurgi et conduit à la chasse au faciès tutsi dans toute son horreur aussi bien à Kinshasa qu’à Lubumbashi, Kamina, Kalemie et ailleurs. Au Kivu, cette haine anti -tutsi,virulente, est véhiculée systématiquement par les ténors de la société civile qui caractérisent globalement les Tutsi, voire les Hutu congolais, d’étrangers.

Depuis Août 1998, seconde guerre congolaise, des milliers de nos congénères ont été violentés, expulsés, emprisonnés, déplacés, contraint à l’exil pour ceux qui ont échappé à l’assassinat, au nom d’une guerre dont ils ne sont pas responsables et dont pourtant on les accuse. Tout Tutsi congolais est ainsi accusé à tort d’être le fauteur de l’agression étrangère et il en subit évidemment les malheureuses conséquences : on le tue ou le pourchasse du seul fait d’être Tutsi et les représailles sous la bannière du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) -qui encore une fois n’est pas la bannière des Banyamulenge- entraînent des massacres inexcusables commis à l’encontre des populations civiles.

Aujourd’hui, nulle part en RD-Congo, un Tutsi n’est en sécurité et cela, le Gouvernement actuel de la RD-Congo et la Société Civile ne peuvent l’ignorer. Pourtant, le très récent « Atelier National de la Société Civile et des Eglises préparatoire au DIALOGUE INTERCONGOLAIS »s ‘est tenu à Kinshasa du 4 au 9 octobre derniers, en l’absence d’un quelconque porte parole voire participant Tutsi congolais, sans que l'assemblée des « dialogueurs » pour la paix ne s’en émeuve, ni le signale dans ses rapports finaux diffusés au monde entier ; par contre le problème de la ‘Nationalité’, y est bien mentionné- qui, évidemment ne vise que les rwandophones Tutsi et demain ce seront les Hutu congolais. Les exclure de la communauté nationale est une grossière erreur car le règlement durable des contentieux locaux et régionaux passe aussi par eux.

Les Forces Républicaines Fédéralistes ( FRF) condamnent l’agression et l’occupation dont fait l’objet notre Pays la RD-Congo, de la part notamment du Rwanda ; nous sommes concernés au premier degré par les pratiques intolérables de l’ armée rwandaise sur le sol congolais. Officiellement, les troupes rwandaises sont en RD --Congo pour démanteler dans leur sanctuaire l’ex-armée rwandaise ( FAR) et les éléments Interahamwe coupables du troisième génocide de notre siècle. Etant donné que ce crime contre l’humanité est un génocide reconnu par l’ ONU en tant que tel, il n’appartient donc pas au seul Rwanda de les mettre hors d’état de nuire où qu’ils se trouvent . L’Organisation des Nations Unies ( ONU) doit enfin mettre en marche une procédure militaro-politique d’isolement, désarmement et de jugement des génocidaires de 1994 afin de permettre le retour des soldats rwandais dans leur patrie et le rétablissement de la paix en RD-Congo. Nous saluons la résolution 1234 adoptée à l’unanimité par le conseil de sécurité de l’ Onu en avril 1998, qui exige un cessez -le -feu immédiat ….. et demande le retrait de toutes les forces étrangères du territoire congolais.

3. La paix et l’unité du Pays tout entier ne seront garanties que si la paix et l’unité de chaque Région constituant la RD- Congo sont elles- mêmes garanties et cela ne pourra se réaliser, selon les FRF, que dans un système FEDERATIF.

4. Les Forces Républicaines Fédéralistes demandent donc à l’ONU d’assumer momentanément la sécurité des minorités rwandophones Tutsi et Hutu en RD-Congo, en plus de faciliter le retour de tous les déplacés, réfugiés, exilés chez eux avec restitution de leur biens .

Le contingent militaire et civil onusien devra stationner dans les régions orientales de la RD-Congo et intervenir comme facilitateur d’un DIALOGUE entre les Banyamulenge et les Maï -Maï, sans lequel toute paix est aléatoire, jusqu’à ce que l’Etat Congolais soit en mesure de reprendre et d’assurer toutes ses prérogatives. La Réconciliation, la Reconstruction et la Paix durable en RD-Congo ne pourront se réaliser qu’à ce prix.

Fait à Uvira le 29 octobre 99.

Pour les FRF.

M. Ruhimbika . 2. S. Gasore 3.C. Sauli 4. P. Sebintu

M. Rukema. 6. B . Sebahire .

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